Montagne d’Or : la CNDP recentre le débat
La Commission nationale du débat public a rendu vendredi dernier son rapport sur le projet de la Montagne d’Or, rapport très attendu de tous. L’intérêt de ce débat public a été de donner la parole aux citoyens, contrairement aux souhaits du porteur de projet, qui semble-t-il n’a pas bien appréhendé les enjeux et conséquences d’un tel débat. ll a permis de bien informer la population et mis en évidence une nette division des Guyanais sur l’intérêt du projet aurifère.
Très animé, très argumenté, le débat a surtout permis de porter à discussion un grand nombre de questions, de mettre le projecteur sur un certain nombre de lacunes et de zones d’ombre. Processus de cyanurisation, risques industriels, risques écologiques, alimentation énergétique, impact économique et social,… tous aspects qui nécessitent d’être revus.
Evidemment, suite à la publication du rapport, le porteur de projet confirme qu’il va l’améliorer et le maintenir. On n’attendait évidement pas un abandon pur et simple dès le lendemain de sa publication. Les opposants au projet, dont nous sommes depuis longtemps, ont quant à eux obtenu que leurs objections soient reprises et ainsi portées de manière plus « officielle ».
Dorénavant, tant la ministre des Outre-Mers que le nouveau ministre de l’écologie disent clairement que le projet ne peut pas être accepté en l’état. C’est déjà un premier pas, mais il faut que le gouvernement soit plus clair et plus ferme et dire qu’il ne donnera aucune autorisation. La Guyane n’est pas une mine à ciel ouvert !
Le projet de la Montagne d’Or doit être rejeté. Ce retrait, nous l’appelons de nos voeux et c’est pour cela que nous sommes engagés aux côtés du Collectif Or de Question.
Mais, comme nous l’avons indiqué dans notre contribution au débat, rejeter ce projet insensé ne doit pas conduire à ne rien faire. Il est important de préparer dès maintenant un soutien à d’autres politiques en faveur d’un emploi durable, et elles sont nombreuses : pêche, agriculture, filière bois, tourisme. C’est ce sur quoi le gouvernement doit se pencher instamment s’il veut sortir la tête haute de la situation actuelle et permettre aux élus qui ont soutenu ce projet de pouvoir en accepter le retrait plus facilement.
Nous comptons sur la sagesse du Président de la République, du Premier Ministre et des ministres concernés pour renoncer à ce projet, même amélioré, et permettre à la Guyane de valoriser ses autres atouts, humains et naturels et non pas ses ressources minières.