LED’s intégrées: le consommateur pris en otage

Presque deux ans après notre article « coup de gueule » concernant la nouvelle tendance d’intégrer les Led’s de manière indissociable dans les luminaires, il nous semblait utile de revenir sur le sujet. Pour faire le point et pour tenter de discerner une évolution positive.

Or, le constat est sans appel : c’est de pire en pire !

Nous avons fait le tour de quelques marchands de luminaires et de grandes surfaces de bricolage, nous y avons trouvé une quantité croissante de spots et lampes divers dont on ne peut plus changer la source lumineuse. Dans des revues de consommateurs allemands, on parle même d’un pourcentage de 50 à 80 % de LEDs intégrées, et ce chiffre est en constante augmentation.

Pour Recyclum, l’organisme national en charge du recyclage des ampoules , qui peine déjà à trouver une solution technique satisfaisante pour le recyclage des diodes et ampoules LED (voir plus bas), le constat est le même : « En ce qui concerne les luminaires, la tendance est à l’intégration systématique de la source à LED du fait de leur très longue durée de vie. La source lumineuse qui n’est donc plus remplaçable pendant la vie du luminaire, sera recyclée en même temps que ce dernier. »

Ce qui veut dire en clair que l’ampoule non dissociable est traitée avec le luminaire complet comme un déchet électroménager dont on arrive (si tout va bien) après broyage à récupérer certains matériaux comme le métal, le verre ou le plastique.

Nous voilà donc en pleine action de gaspillage tout à fait évitable. Pour le dire simplement, on tente de nous faire accepter le fait de devoir changer de lampe quand son ampoule aura grillé.

Jetteriez-vous votre voiture lorsque les pneus ou l’embrayage seront usés ?

Les pouvoirs publics n’ayant pas décidé de freiner cette tendance, il ne nous reste plus qu’à appeler le consommateur à se reporter sur d’autres types de luminaires, avec ampoules remplaçables.

La loi interdit d’appeler au boycott d’une marque ou d’une enseigne, mais pas d’un type de produit. Nous vous invitons donc à être particulièrement vigilants lors de votre prochain achat d’un luminaire LED, la mention « pas d’ampoule » étant souvent écrite en petites lettres en dessous des emballages. Nous rappelons par ailleurs que nous ne condamnons pas la technologie LED, qui est vrai progrès en termes d’économies d’énergie.

Intégrée ou pas, pensez également à conserver vos preuves d’achat de produits à LED et gardez les emballages. (une astuce : inscrivez la date d’achat au marqueur fin sur le corps des ampoules). La garantie légale de deux ans s’applique aussi aux ampoules, et certaines marques l’étendent jusqu’à 5 ans.

Pour finir, un petit post-scriptum concernant le recyclage des diodes LED. Elles contiennent moins de matières toxiques ou dangereuses que les générations d’ampoules précédentes (mercure …), mais certaines matières plus rares et précieuses (or, gallium …) qu’il serait judicieux de récupérer. Or, les programmes officiels de recherche pour les extraire durent depuis 2012 et se prolongent sans aboutir pour l’instant de façon concrète. Ainsi, une majeure partie des LEDs qui arrivent dans les centres de tri sont prélevées pour la recherche et l’étude des procédés techniques adaptés. Il faut dire que les luminaires à LEDs sont complexes et constitués de multiples éléments miniaturisés qu’il faut arriver à séparer. Les quantités qui arrivent ne sont actuellement pas énormes mais vont rapidement croître. Comme le souligne l’ADEME, coté recyclage « peut mieux faire »

– https://www.recylum.com/recyclage-lampes-luminaires-leds/

– un journal allemand qui arrive à la même conclusion que nous : mieux vaut ne pas acheter des luminaires à LEDs intégrées https://www.hausjournal.net/led-lampe-kaputt

– en allemand toujours, https://ledtipps.net/leuchtmittel-nicht-austauschbar/

– l’avis « éclairé » de l’ADEME sur les luminaires à LED, qui ne pointe pas les LEDs intégrées, mais souligne les problèmes du recyclage https://www.ademe.fr/eclairage-a-diodes-electroluminescentes-led-l