Le retour très rapide des lobbys au pouvoir : illustration
Nicole Bricq écartée et remplacée au Ministère de l’Ecologie et de l’Energie par Delphine Batho. Les réactions ici :
www.mediapart.fr/journal/france/220612/stupeur-apres-le-depart-de-nicole-bricq-de-l-ecologie
www.actu-environnement.com/ae/news/ministere-ecologie-bricq-batho-15996.php4
http://planete.blogs.nouvelobs.com/archive/2012/06/22/ecologie-matignon.html
Scandaleux, car à l’époque le rang du ministère, contrairement au pacte écologique déjà signé en 2007, et le choix de Nicole Bricq posaient déjà question. Mais quelle est la légitimité, le poids et la crédibilité de Delphine Batho… expérience professionnelle et/ou politique dans le domaine des dossiers de l’écologie ou de l’énergie … NON … formation scientifique (sciences physiques, chimiques, biologiques, médicales…) ou en droit de l’environnement … NON. Alors un tel choix est-il sérieux et acceptable ? Nicolas Hulot a eu raison de se facher au grand journal de Canal+ du 19 juin dernier. Cette façon de considérer les défis écologiques avec une telle indifférence ou désinvolture et une telle compromission avec les lobbys est inadmissible et devrait être d’une époque révolue. Et les Verts comme d’habitude se taisent …On peut ajouter que ce nouveau gouvernement avec 38 ministres, ministres délégués et secrétaires d’Etat pose question sur trois plans :
1) overdose de ministres et ministres délégués- pas un bon exemple pour la maîtrise des dépenses publiques et la clarté de l’organisation
2) aucun ministre, sauf très rares exceptions, ne connaît vraiment de l’intérieur l’entreprise privée ou publique, le monde du travail réel et ses fonctions : la R & D, la production et les autres fonctions
3) disparition des ingénieurs et plus généralement des scientifiques alors que les défis écologiques nécessiteraient des compétences et des personnes de formation pluridisciplinaire. Ce ne sont pas les chercheurs honnêtes, les lanceurs d’alerte, les grands innovateurs qui manquent en France … il serait tant de leur laisser une possibilité de s’exprimer, de donner leur point de vue sur les grands défis et décisions qui seront à prendre et qui mettent en évidence une complexité d’imbrication des problèmes économiques, financiers, sociétaux et environnementaux.
Michel Eyraud
Article également produit sur Attac