Forages offshores en Méditerranée, soyons réalistes, soyons fous ….
Crédit photo: Gongashan
Soyons réalistes ….
Avec le prix d’un baril de pétrole autour de 30 dollars, aucun forage offshore profond n’est rentable, ni dans la Méditerranée, ni dans aucun océan. Dans ce contexte la réunion à Pau du 5 au 7 avril 2016 , intitulée MCEDD (Marine, Construction & Engineering (MCE) Deepwater Development ) , qui rassemble la fine fleur des compagnies pétrolières sévissant dans l’offshore est un événement de désespoir et de désespérés.
Quelle provocation et quel cynisme de mettre à l’ordre du jour principal la diminution du coût des techniques de forage !
« Objectif Transition » soutient par conséquent toutes les manifestations non-violentes tendant à attirer l’attention sur cette mascarade.
La phrase ci-dessous ne vient non pas d’une poignée d’écologistes radicaux et rêveurs, mais du très sérieux rapport du WWF sur l’état de la Méditerranée
» La mer Méditerranée est un hotspot de la biodiversité d’importance mondiale et une mer extrêmement vulnérable en raison de sa nature semi-fermée. En conséquence, le WWF considère que la mer Méditerranée ainsi que les engagements européens en matière de protection de la nature ou de l’atteinte du ‘bon état écologique’ ne sont pas compatibles avec l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures et demande de stopper en Méditerranée tout nouveau développement de ce secteur. »
Deuxième argument de choix que nous ferions bien de ne pas ignorer :
« Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), plus des deux tiers de toutes les réserves de combustibles fossiles doivent être laissés sous terre pour avoir une modeste chance sur deux de maintenir l’augmentation de température en dessous de deux degrés »
Soyons fous ….
Alors soyons fous et réclamons l’arrêt de tous ces projets de forages qui se multiplient ces derniers mois en Méditerranée occidentale. (notamment autour de l’ Italie et de l’ Espagne) .
Crédit photo: WWF
La France n’a actuellement plus de permis en cours , suite à l’annulation du permis dit ‘Rhône Maritime’, mais elle a bien crée sa ZEE (zone économique exclusive – 200 miles des côtes) dans ce but inavouable. L’Italie et l’Espagne se donnent par contre à cœur joie en tapissant les cartes marines de zones de prospection.
Pour mémoire le volet « offshore » de la convention de Barcelone (1994) n’est toujours pas ratifié par tous les pays riverains de la Méditerranée, dont la France.
Alors soyons fous et proposons autre chose ! Dans l’offshore profond nous avons tout à perdre et rien à gagner. Ce serait par contre ‘gagnant-gagnant’ de trouver une alternative qui à la fois protégerait la Méditerranée et fabriquerait de l’énergie non-carbonée.
Crédit photo: Arnaud Abadie
Rêvons un peu et proposons la transformation de toutes les ZEE en AMP (Aires Marines Protégées) et en réservant leurs parties les plus proches du littoral en espaces pour l’éolien flottant.
Lier ces deux projets à l’emplacement des ZEE et zones de forages attribuées créerait à la fois de l’emploi, protégerait notre Méditerranée et produirait de l’énergie non fossile.
Soyons déterminés à convaincre nos élus qu’il y a des alternatives aux plate-formes pétrolières …
Achim Gertz pour Objectif Transition